Alpages et Pastoralisme

Les alpages, vastes étendues de pâturages d'altitude, sont des paysages emblématiques des montagnes. Ils se transforment en véritables scènes de vie durant les mois d'été, lorsque les troupeaux de bovins et d’ovins y sont conduits pour paître.  Le pastoralisme, pratique ancestrale, joue un rôle crucial dans la gestion de ces écosystèmes sensibles. 
 
Le pastoralisme ne se résume pas à l'élevage, c'est une tradition culturelle profondément enracinée. Les bergers, gardiens de ce patrimoine vivant, perpétuent des savoir-faire transmis de génération en génération. En plus de fournir des produits laitiers de haute qualité, il contribue à l'entretien des paysages. En broutant, les troupeaux préviennent l'embroussaillement des alpages, favorisant ainsi la biodiversité de la faune et de la flore. 
Cette activité est confrontée à de nombreux défis : Le changement climatique, l’activité touristique et la présence de prédateurs tels que le loup modifient les conditions de vie des troupeaux et des bergers. Pourtant le pastoralisme demeure un pilier essentiel de l'économie montagnarde et de la préservation des paysages alpins. Il incarne un équilibre harmonieux entre l'Homme et la nature, où chaque été, les alpages s'animent au rythme des cloches des troupeaux et des histoires des bergers. 
Ce partage de la nature est un des grands enjeux actuels. Sans les troupeaux et leurs gardiens (hommes et chiens), de nombreux espaces naturels ne seraient plus accessibles pour les loisirs, ni aussi riches en biodiversité. Il nous faut donc partager l’espace, et il convient de respecter la nature mais aussi les hommes et les femmes qui y travaillent. 
 
La responsabilité qu’implique ce multi-usages se doit donc d’être partagée par l’ensemble des pratiquants et habitants du territoire, comme dans le Vercors.  
 
Véritable écrin de biodiversité, offrant une multitude de milieux naturels, d’espèces végétales et animales, ainsi que des zones aménagées par l'Homme, le Vercors est un territoire au carrefour de nombreuses activités, qu’elles soient professionnelles ou récréatives : agriculture, sylviculture, pastoralisme, pêche, chasse, ainsi que toutes les activités de plein air, qu’elles soient pratiquées en autonomie ou encadrées par des professionnels. Cette diversité constitue l'un des principaux attraits de la région. 
 
Cependant, depuis quelques années, le loup a fait son retour dans cet écosystème, perturbant les habitudes et les pratiques établies... Longtemps disparu de nos territoires, depuis les années 1930, à la suite de l’extermination des différentes meutes à la fin du XIXe siècle. Depuis quelques décennies il est revenu naturellement depuis l’Italie. À son retour, il fait l’objet d’une protection stricte grâce à la Convention de Berne de 1979 et la recommandation n°17 de l’Union Européenne de 1989. 
 
Dans le Vercors il est aujourd’hui présent partout et aperçu régulièrement. Ce retour a des effets concrets qui peuvent être néfastes, en particulier sur les troupeaux. Pour agir face à cette présence, des mesures de protection ont été mises en place, notamment l’introduction de chiens de protection des troupeaux bien que l’activité pastorale soit présente dans notre région depuis plus de 1000 ans. 
 
Ces zones d’alpages sont une activité qui apporte économiquement à la région, chacun doit comprendre et respecter les usages de ces espaces, bien que des activités de loisirs et récréatives puissent s’y dérouler. Ainsi quelques gestes et comportements simples peuvent faire en sorte de tous vivre ensemble, des savoir-être fondamentaux pour profiter durablement de notre environnement, éviter son érosion trop rapide.  
 
Ultra sportifs ou simples randonneurs en famille, nous sommes de plus en plus nombreux à̀ fréquenter et à nous ressourcer en montagne. Derrière les magnifiques paysages que nous parcourront, il y a une histoire, une activité́ économique : le travail patient de celles et ceux qui prennent soin des troupeaux qui y pâturent à la belle saison. L’augmentation de la fréquentation de nos alpages, nécessite que tout le monde fournisse des efforts de compréhension et de respect des besoins de chacun afin que nous puissions tous profiter de nos montagnes.  
 
Dans ce contexte de prédation, les chiens de protection restent à ce jour l’un des moyens les plus efficaces. Face à cela, les usagers peuvent maintenant connaître la présence prévisionnelle des troupeaux avec chiens de protection grâce à l’outil Map Patou, sur le site Pasto-kezako. 

Face à ces chiens de protection, il est bien de connaître les gestes et bons comportements à adopter. Pour vous identifier, le chien peut avoir besoin de se rapprocher pour vous sentir. Pour lui, la vitesse est synonyme de menace. Un chien de protection a besoin de 20 à 30 minutes pour vous scanner et comprendre que vous n’êtes pas une menace, il finira par retourner à son troupeau. 
 
Voici quelques conseils à l’approche d’un chien de protection : 
  • Signalez-vous pour ne pas surprendre le chien (“salut le chien !”) 
  • Contournez le troupeau le plus largement possible sans vous mettre en danger. 
  • Arrêtez-vous ou avancez doucement si le chien approche. 
  • Ne le fixez pas dans les yeux et parlez-lui calmement. Enlevez vos lunettes de soleil si vous en avez pour éviter tout reflet. 
  • Si vous avez des bâtons de marche, déposez-les au sol ou mettez-les le long de votre corps. Ne les brandissez surtout pas. 
  • À vélo : mettez pied à terre le plus tôt possible et avancez en le poussant. 
Pour plus d’informations sur les chiens de protection, les différentes races, leurs caractéristiques, vous pouvez vous suivre ce lien : Comprendre les chiens de protection.